Illusions - Castings - Déceptions - Autoproduction - Distribution - Rêves

1. Autoproduction :

Beaucoup d'artistes choisissent la voie de l'autoproduction de leurs oeuvres. C'est tout simplement parce que les grandes maisons de disques ou d'éditions n'ont pas envie d'investir dans des productions où elles ne sont pas certaines de réaliser des bénéfices ou simplement lorsque l'artiste leur semblera pas capable d'apporter un produit nécessaire au profit. Là, nous sommes loin de la création artistique mais en plein pieds dans le business du système. Autoproduire ses oeuvres que ce soit dans le domaine de la musique ou de l'écriture a un coût que beaucoup ne veulent pas prendre. S'il s'agit d'un recueil de poèmes ce sera un peu plus facile car les techniques informatiques peuvent permettent un irage limité et l'autosatisfaction est au bout de cette passion. S'il s'agit d'autoproduire un phonogramme, cela est déjà plus difficile.

Si l'artiste est lui-même, l'auteur, le compositeur et l'interprète, la réalisation sera plus aisée car il aura moins d'intermédiaires. Dans quelque temps il sera possible à l'auteur-compositeur-interprète de créer ses propres maquettes sans passer par un studio d'enregistrement qui n'hésite pas à vous prendre des frais, souvent exhorbitants. Si l'interprète doit passer par un studio il faut absolument qu'il arrive à l'enregistrement avec une finalité extème afin de ne pas faire tournerle compteur des heures trop inutilement et aussi se concentrer sur l'enregistrement et rien d'autre. Le coût de l'heure d'enregistrement varie selon les studios et leur efficacité. Cela peut aller de 50 à 100 € de l'heure. Une fois l'enregistrement fait l'artiste se trouve devant un master prêt à être pressé mais il lui faudra prendre contact avec une maison de pressage. Un autre parcours semé d'embûches car il existe toutes sortes de sociétés dans cette voie. Il faudra aussi à l'artiste de emander l'autorisation de pressage à la SDRM même si les oeuvres qu'il autoproduit lui appartiennent. A ce niveau nous sommes toujours dans la configuration de l'auteur-compositeur-interprète. Au niveau de l'autorisation de production il paiera à la SDRM 8% sur le prix de vente au public.

Un exemple, s'il produit 500 albums destinés à être vendus 10 €, il paiera 400 € de droits que la SACEM lui reversera à environ 70 %. Ensuite il lui faudra faire sa maquette mais les moyens techniques peuvent lui faciliter la tâche aujourd'hui, ou alors il ira voir un maquettiste qui lui peaufinera cela moyennant une rétribution. Et puis il lui faudra aussi passer chez la photographe à moins qu'il veuille mettre seulement un dessin pour illustrer sa pochette. Tout cela sera du rêve la plupart du temps car la plupart du temps la promotion ne pourra pas suivre. Cela retera une autoproduction figée dans la masse pour devenir une simple autosatisfaction ou une sensation de prouver que la créativité est une chose noble et pas toujours palpable. C'est pour cela que des milliers d'oeuvres inédites restent dans les tiroirs car il n'est pas possible d'arriver à démontrer aux maisons de disques ses capacités. Ces maisons de disques reçoivent chaque jour des milliers de CD qu'elles n'écoutent même pas. Leur business se trouve en cheville avec les radios et les télévisions qui draînent un maximum de téléspecteurs, leur offrant par la même occasion un spectacle sur leur petit écran.

Tout cela n'est que du rêve pour la plupart des artistes en devenir. Cependant quelquepart cela apporte une richesse culturelle, parfois à l'état brut. Les radios et les télévisions excluent souvent ces artistes car il n'y a pas derrière toute la promotion et le suivi qu'il faut. La distribution des phonogrammes dans les radios ou télévisions est souvent un gouffre pour l'artiste qui s'autoproduit et il n'y a jamais de retombées, aussi minimes soient elles. Quant à la distribution proprement dite il ne faut pas compter sur les grandes surfaces ou même magasins spécialisés qui, exceptionnellement, accepteront de les prendre en dépôt mais ne les règleront aux artistes qu'une fois vendus. En règle générale, ils vont prendre une dizaine mais ne vont rien faire pour aider la vente. Alors un jour l'artiste recevra un coup de téléphone pour aller rechercher les phonogrammes laissés en dépôt vente. Lorsqu'il comptera les frais d'essence, il réalisera que cela lui aura coûter de l'argent même si le temps est pour lui une source de plaisir. Un plaisir qu'il connaît lorsqu'il lui est pris quelques CD, et un déplaisir lorsqu'il retourner les chercher. Alors il lui restera la possibilité de montrer à ses enfants ou petits-enfants cette ou ces réalisations qui resteront gravés à jamais sur des supports sonores pour une autosatisfaction. Les souvenirs resteront mais ce sera tout.

2. Distribution :

La distribution des phonogrammes autoproduits demeure le gros problème pour tous les artistes qui prennent le risque de s'autoproduire. De nos jours la grande distribution, donc les grandes surfaces, possède une part considérable dans la vente des CD ou des livres. Une fois le CD produit, il va falloir le distribuer ou le vendre. Bien entendu l'artiste pourra en vendre lors de ses concerts et de ses dédicaces. C'est le meilleur moyen pour véhiculer l'image de marque de l'artiste. Les distributeurs où s'approvisionnent les grandes surfaces ne prendront pas forcément le risque de faire distribuer un artiste qui n'est pas connu car le référencement demeure toujours une problématique à cause du référencement et de la place dans les linéaires. En règle générale les grandes surfaces passent par un distributeur général qui leur fournit les CD des grandes maisons de disques quand ce ne sont pas celles-ci qui font la démarche elle-même. Les artistes autoproduits ont tout intérêt à se réunir pour créer une dynamique de distribution entre eux car ils ne pourront pas compter sur la grande distribution pour les faire évoluer dans ce domaine. Lorsqu'un artiste s'autoproduit, il aura toujours autour de lui des personnes qui vont lui demander son CD, ne serait-ce que par amitié ou par souvenir mais il ne faut pas que cela s'arrête là. Les efforts de l'artiste doivent être récompensés. A noter aussi que la distribution par concert est possible pour les artistes mais il restera toujours une chose évidente : si l'artiste n'est que l'inerprète, l'auteur ou le compositeur restera dans l'ombre car seul l'artiste est le vecteur de la promotion. Si l'interprète ne tourne pas il est évident que les CD vont rester au fond des placards ou des tiroirs. Une fois fini la petite tournée des personnes de son entourage ou de son cercle de famille il n'y aura plus grand chose à espérer de ce côté-là. Certains, disons les personnes qui regardent, pensent aussi qu'une fois un CD autoproduit c'est la fortune pour un auteur ou un compositeur. C'est tout à fait l'inverse. En règle générale il aura mis ses économies pour se faire plaisir oubliant les méandres de la distribution. Au bout du compte, il ne lui restera que ses yeux pour pleurer. C'est une passion onéreuse qui ne rapporte pas rien sinon des jalousies. Malheureusement il existe partout en France des artistes de grand talent, des auteurs et des compositeurs qui ont du talent. Tout ceci restera souvent au fond des tiroirs car, la plupart du temps, le jeu n'en vaut pas la chandelle. Et ce n'est pas internet qui fera connaître ou distribuer les CD car la plupart des autoproduits disent que cela représente 1 à 2 CD sur une année. C'est de quoi décourager les plus persistants. Naturellement, le système de copies n'arrange rien. Il est aisé de copier un CD pour ne pas l'acheter car le prix d'un CD vierge, même taxé, ne coûte pas aussi cher que le CD original. Ce n'est pas aider la créativité. La sacem fait des efforts pour aider les auteurs et les compositeurs mais ces efforts sont insuffisants d'autant que la technologie va bien plus vite que leurs décisions dans le domaine des garanties pour les auteurs et compositeurs. Il faudrait aussi que le public comprenne que leurs idées préconçues sur les créateurs sont tout à fait à l'inverse de ces idées reçues ou pensées. La réalité est toute autre mais sans compositeur le public n'aurait pas la possibilité d'écouter de la musique dans leur salon, dans leur voiture etc... Ce sera seulement possible de voir de nouvelles créations si les efforts seront faits. La taxation des CD vierges ne résout nullement le problème car la répartition de ces nouvelles recettes est faite par rapport aux droits perçus donc répartit entre une infime partie d'auteurs. Dans une autre rubrique ce problème va être discuté. Puisque le sujet, sur cette page, réside sur le problème de la distribution il faut savoir que la marge des distributeurs est 33% sur les CD en moyenne (suivant s'il s'agit d'un album). Si l'artiste autoproduit décide de mettre un éditeur sur son autoproduction la part prise par l'éditeur est un minimum de 33% également mais la plupart du temps cela se négocie à 50%. Tout cela pour dire que la part des créateurs est minime par rapport à tout cela. Et pourtant sans ces créateurs tout ce monde qui gravite autour de la musique ou de l'édition n'aurait qu'à ranger ses bagages. Malheureusement c'est tout à fait l'inverse.

3. Déceptions :

La voie de l'autoproduction tout comme celle des castings donne davantage de déceptions que de satisfactions pour les artistes dont le talent ne manque pas parfois. La part du rêve est importante. C'est ce rêve qui fait avancer ce monde particulier où les élus sont souvent à compter sur les doigts de la main. On pourrait parfois parler de galère tant il est vrai que les chemins sont parsemés d'embûches. Il suffit d'écouter les postulants aux castings vous parler de leurs aventures, de ces autoproduits vous parler des difficultés rencontrées pour la distribution de leurs oeuvres. De plus il faut imaginer le temps passé par un auteur pour l'écriture d'un livre même si parfois c'est une partie de sa vie qu'il veut faire partager aux autres. Dans e domaine de la musique cela peut être moins long car écrire un texte ou une musique demande un peu moins de temps mais la mise en oeuvre d'un album c'est aussi le parcours du combattant avec les répétitions, les enregisrements studios où, lorsque l'heure tourne, le porte-monnaie s'en ressent fortement. Il est donc conseillé, pour ne pas sortir avec de grosses déceptions, d'arriver fin prêt pour les prises de sons et ne pas bégayer ou hésiter dans l'interprétation. S'il fallait mettre d'un côté les satisfaits et de l'autre les déçus, la partie serait facile à faire. Un auteur n'a pas la force de passer tous ces écueils pour arriver, la plupart du temps, à pas grand'chose. Le gros problème de ces inconvévients réside sur le fait que les créations vont disparaître aux profits d'oeuvres imposées. Du même coup la diversité va également disparaître au profit d'une certaine standardisation monocorde où le mercantilisme va remplacer l'artistique. En ce qui concerne la distribution il ne faut pas rêver du tout. Les grandes surfaces opèrent par système de plates-formes où il ne reste que peu de chance pour les autoproduits d'autant que les majors ne prennent plus de nouvelles références lisez par là de nouveaux artistes. La route est bouchée dans tous les sens contrairement à ce que l'on pourrait penser en voyant tout ce tapage médiatique fait par les médias sur les télévisions. Il ne faut pas oublier non plus que passe à la télévision n'obliage pas pour autant le téléspectateur à aller acheter les musiques. Quant aux radios, c'est un peu la même chose que pour la distribution. Toutes ces radios, dites locales, ne sont locales que bien souvent par leurs implantations. Les programmes diffusés dépendent pour 80 à 90% des radios nationales. Que reste-t-il pour les artistes locaux ? Une peau de chagrin qui s'estompe au fil du temps. Pour qu'un peu l'auditeur branche son magnétophone, il copie la chanson et aucun disque ou CD ne se vendra. De plus, il faut une répétition des chansons pour que cela attire l'attention des auditeurs. Au chapitre des déceptions on pourrait y ajouter des sujets bien précis mais la liste serait trop longue sans doute en juste rapport avec les sujets. La musique c'est aussi du rêve, de la joie et de la bonne humeur mais surtout une passion pour les créateurs, passion qui rime beaucoup plus souvent avec déceptions. Cela a toujours existé et existera toujours.

4. Castings - Téléréalités :

Avec les moyens de la télévision et aussi des moyens techniques de nos jours cette lucarne ou fenêtre que vous avez dans votre salon, votre cuisine ou salle à manger demeure un lien absolu avec le monde. Pour être au courant de toutes les actualités il suffit d'appuyer sur le bouton pour avoir les informations mais également toute la panoplie du parfait téléspectateur que vous êtes. Les émissions sont saucissonnées par des encarts publicitaires que vous ingurgitez malgré vous. Vous êtes assis dans votre fauteuil pendant que d'autres arpentent les studios, ou le monde entier, pour vous donner ces informations mais sur cette page nous allons seulement parler de la Télé Réalité qui semble prendre le dessus sur beaucoup d'émissions.

Pour arriver à produire des telles émissions, les animateurs n'hésitent pas à faire appels aux fameux castings. Ils sont comme des marchands de rêves ces gardiens du temple. Ce qui est difficile c'est que lors de ces émissions le téléspectateur ne voit qu'un côté du décor. Alors pour essayer d'obtenir une sélection dans une émission de télévision il faut passer des castings. Pour ce qui est de la France, la plupart d'entre eux se passent à Paris bien que maintenant des auditions ont lieu en province. Qu'importe, si l'occasion vous est donnée vous pourrez voir ces longues files d'attente dans des halls improvisés ou des salles plus ou moins accueillantes. Ces animateurs ou décideurs ont la partie belle. Les postulants se déplacent souvent des quatre coins de France et malheureusement à leurs frais.

Lorsque vous regardez la télévision et les reportages afférents à ces émissions, vous avez le témoignage de ces jeunes qui, dès leur plus jeune âge, croient en leur étoile. Si la valeur n'attend pas le nombre des années, il y a souvent loin de la coupe aux lèvres. En effet, en France il ne manque pas de talents et le pouvoir de l'exprimer est une autre paire de manches. Alors, lors de ces castings, quelques personnes vont être sélectionnées pour que les chaînes de télévision puissent réaliser leurs émissions. Toutes les autres personnes vont rentrer bredouilles à la maison dans l'espoir qu'une prochaine fois l'attention des décideurs leur sera favorable. Comme dans beaucoup de cas, il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus. Ces marchands de rêves sont d'abord là pour peaufiner leurs émissions afin de porter leur audimat au plus haut car une émission qui ne cartonne pas est définitivement exclu du petit écran, glanant des figurants dans tous les coins.

Cet audimat est le moteur de leurs émissions. Malheureusement ces castings coûtent de l'argent à ces jeunes. Les quelques élus à ces émissions ont un coup de chance mais leur nombre est minime par rapport aux postulants qui se comptent par dizaines de milliers. Lorsque l'espoir devient déception c'est la descente aux enfers. Que ce soit dans le milieu de la musique, de la mode, des jeux tout se passe de cette manière. Tant mieux pour ceux qui arrivent à passer, c'est un peu comme le loto, on ne gagne pas à tous les coups. Les jeunes déploient des énergies pour arriver à ces castings et lorsque l'on voit ce qu'ils font pour "essayer" d'y parvenir il y a lieu de les saluer. Bien entendu, ils ont raison d'y croire car c'est déjà une partie gagnée d'avance quoique parfois certains n'y croient pas vraiment et se trouvent devant des situations qu'ils n'avaient même pas imaginées mais s'ils sont là c'est que quelquepart ils y croyaient un peu quand même à moins que ce soit pour un challenge personnel. Cela existe.

Alors cette médiatisation télévisuelle est avant tout l'appétit du gain qui fait avancer tout le monde. Il ne faut pas oublier que certains arrivent avec peu de talent tandis que d'autres sommeillent ou végètent avec beaucoup de talent. Tout n'est pas proportionnel au talent ni même aux désirs. S'il est vrai que le monde des strass et des paillettes fait rêver il est plus judicieux de garder les pieds sur terre car les déceptions sont plus nombreuses que les réussites puisqu'il n'y a pas de place pour tout le monde. Il faut des personnes pour faire le spectacle et d'autres pour les regarder. Il est vrai qu'apparaître sur les écrans de télévision pour un show en prime time est le rêve de beaucoup car le nombre de téléspectateurs est important. Le téléspectateur ne pourra pas s'empêcher de "juger" car c'est un peu son rôle et avec les moyens techniques d'aujourd'hui il est même sollicité pour donner son avis par téléphone ou par sms. Cette solution n'est pas gratuite mais le téléspectateur est pris au jeu. Un sms ne le ruinera pas mais le nombre fera que ces sms sont aussi une recette directe pour les émissions. C'est un autre sujet car le téléspectateur n'est pas forcé à le faire et s'il le fait c'est de son propre gré, les prix sont affichés en bas de l'écran.

5. Illusions :

La musique est partout dans notre vie gérée par une minorité qui nous impose le style et le mode des nouvelles chansons. Derrière tout cela il existe un système de commerce tous azimuts. La musique est présente sur votre téléphone portable où télécharger quelques secondes coûte de l'argent. Aujourd'hui la musique électronique prend la pas sur la musique traditionnelle et bientôt il n'y aura plus besoin de musiciens pour véhiculer cette musique. L'informatique musicale ouvre les portes de ce nouveau système version troisième millénaire. Certes, les auteurs resteront là tout comme les compositeurs mais la plupart d'entre eux ne verront que l'illusion de leurs créations restée dans leurs tiroirs car ils ne rentreront jamais dans ce circuit fermé pratiquement serti par une minorité.

Un artiste a toujours été considéré comme marginal dans la société et les créateurs sont pris pour des illuminés car ils sont là pour essayer de démontrer qu'à partir de rien il est possible de créer quelque chose. Ce n'est pas la génération spontanée mais c'est tout comme. La vie d'un homme est éphémère sur cette terre par rapport aux milliards d'années alors il reste à l'artiste à sauvergarder ses dons en gravant sur des supports ses créations afin de transmettre aux autres générations ce qu'il a su faire comme Jean de la Fontaine, Boileau, Racine, Corneille ou Berlioz, Strauss, Beethoven, Verdi.

La plupart pourront sans doute écrire leurs "mémoires d'outre tombe", comme Châteaubriand. Il y aura des artistes qui deviendront célèbres après avoir fermé les yeux pour l'éternité. Au pays des paroles perdues ou au royaume des taupes certains héritiers pourront faire exhumer les capacités d'un auteur ou d'un compositeur. Ce ne sera qu'une illusion. La société actuelle ne laisse qu'une part de rêve la plupart du temps. La musique fait rêver, les textes font rêver mais la société actuelle ne fait plus rêver. Par ces castings la société fait rêver les jeunes. Toutes ces affiches placardées dans les métros, sur les panneaux publicitaires ne sont qu'illusions. La part du rêve dans la société est importante.

L'illuson d'être quelqu'un parmi des milliards d'humains est illusoire, fade et sans intérêts. Tout se confond, dans ce monde aseptisé, aux pas de la vie, et à l'horloge qui tourne sans jamais s'arrêter. C'est la fin d'une envie, le début d'une illussion. Il restera toujours une minorité pour combler ces instants d'ennuis où la musique installera en soi une certaine sérénité mais rien d'autre. Quant aux créateurs, il y aura toujours quelques uns mais dans ce circuit fermé, comment rentrer dans l'oeuf ? C'est le mystère ou l'illusion. De même, les paroles des gens donnent aussi dans l'illusion.

Toutes ces personnes motivées pour essayer de sortir de l'ombre vous promettront monts et merveilles pour assouvir leurs propres envies et si vous vous laissez entraîner dans ce système, au risque même de délier votre bourse, il ne vous restera que vos yeux pour pleurer. C'est n'est encore que pure illusion où le soi-disant artiste va fabuler des scènes en se voyant déjà en haut de l'affiche placardée partout mais seulement dans ses rêves. Lorsque vous verrez que le narcissisme de ces personnes sont en passe de l'emporter sur la réalité, revisez votre ouvrage et changer de chemin avant d'être avalés par ce système démuni de toute réalité. Ce n'est quillusion. Chacun peut avoir une histoire identique à raconter. Dans ce monde très particulier il faut savoir lire entre les lignes même celles du front.

6. Rêves :

Ce monde particulier de la musique, ce n'est que du rêve. Tout ce que l'on peut voir à la Télévision n'est qu'une infime partie de la réalité, un peu comme les gagnants du loto. Cette lucarne au milieu de votre salon ou de votre chambre ne vous montre que le rêve. Pour arriver jusque là, il faut souvent un peu de chance ou de hasard mais aussi du piston et bien d'autres choses. Il ne suffit pas d'écrire de belles chansons, de beaux textes, de belles musiques ou même d'avoir une belle voix pour arriver au sommet des hits parades. Certes, lorsque vous allez dans les grands magasins vous verrez à l'étal des quantités importantes de CD de musique. Vous verrez même des personnes en acheter mais cela aussi n'est qu'une infime partie de tout ce qui se réalise. Le tapage médiatique fait par les majors à la télévision pour promouvoir un artsite doit finir par payer au niveau des ventes. Alors il y aura toujours des personnes qui serviront à faire le spectacle afin que les médias puissent vivre de leur audimat. Dans la foulée la télévision va pouvoir placer ses encarts publicitaires.

C'est du rêve quand on y pense. Tout le monde ne va pas arriver à placer une chanson, un texte, une musique dans ce monde particulier où le talent n'a parfois rien à voir avec tout ce qui se passe. Les médias ne disent pas non plus combien sont déçus de ces inombrables castings faits ici ou là. Alors pour se faire plaisir beaucoup se lanceront des le système d'autoproduction où ils devront affronter les méandres des studios, des maquettes, des fabricants de CD et aussi des formalités de la sacem, car il ne faut pas penser que même en créant ses propres chansons, ils auront la gratuité des droits de reproduction. C'est un système complexe digne à décourager les plus téméraires. De même la plupart trouveront devant eux des personnes jalouses du don des autres alors que sans les créateurs rien ne se ferait. D'ailleurs la première chose qu'elles deront, ce sera de copier les créations des autres.

Pourtant ce droit moral est inaliénable mais entre la réalité et ce qui se fait il y a une marge, un fossé. Alors beaucoup de ces auteurs, de ces compositeurs vont jeter l'éponge et se dire que "ce n'est que du rêve", en laissant leurs créations au fond des tiroirs et laisser aussi la culture française s'évanouir dans les profondeurs au profit d'adaptations étrangères où les publicités ont déjà faits leur oeuvre. Beaucoup d'entre vous peuvent voir autour d'eux des jeunes qui veulent sortir de l'anomymat tout simplment parce qu'ils ont une belle voix mais sont arrêtés par ce système qui ne leur permet pas d'avancer ou d'approcher les médias, comme les radios ou les télévisions. D'ailleurs, à la Télévision, le téléspectateur "subit" les programmes, tout comme les publicités, et la culture est souvent laissée de côté. L'exemple type de ce système c'est celui de la Star Ac qui pendant des semaines va mobiliser l'antenne pour de l'audimat qui permet de vendre des espaces publicitaires à gros prix. Montrer ou démontrer comment on fabrique une star deviendra lassant au fil du temps. De plus, les artistes présents sur la scène ont du mérite mais déjà ils ont la chance d'être choisis selon des critères qui ne sont pas démontrés, sans doute davantage "commerciaux", que toute autre chose et choisis aussi par rapport aux différentes parties du globe afin d'attirer toujours un audimat vers plus de public.

Il est oublié qu'il reste derrière des dizaines de milliers d'artistes qui se sont sacrifiés pour "essayer" d'avoir une sélection par ces castings dans tous les coins, et ceci à leurs propres frais. Il leur restera leurs yeux pour pleurer et pas autre chose que d'avoir le dégoût d'un système qu'ils ne comprennent pas. La plupart vont conclure que les choses sont jouées d'avance. Très souvent ils n'auront pas tort. Alors ils vont aussi se dire que les portes de la télévision sont aussi impénétrables que les voies célestes. Quant aux auteurs et compositeurs, qui sont toujours dans l'ombre, il faudra que leur interprète vende des containers entiers de CD pour qu'ils puissent vivre mais ce monde de la musique c'est comme un bateau ivre. Alors pour ces auteurs, pour ces compositeurs aussi ce n'est qu'un rêve, une illusion.

Il est intéressant de voir que sur les 110 000 auteurs et compositeurs membres de la sacem, que seule une infime partie perçoivent des droits. Lorsqu'un artiste fait un CD en autoproduction, il doit payer les droits de reproductions et s'il est lui-même l'auteur et le compositeur, il ne percevra qu'environ 70% de ce qu'il aura avancé, la plupart du temps pour se faire plaisir et rien d'autre. Ce n'est que du rêve, hélas une fois de plus. Quant à l'internet sur lequel on voit parfois des sites marchands il faut se rendre compte à l'évidence que rien ne se vend pour qui n'est pas connu. Des artistes bataillant pourtant dans tous les coins de France, viennent même dire qu'ils ont vendu 1 ou 2 albums à partir d'internet. Alors il faudra se dire qu'être "auteur" c'est un don, qu'être "compositeur" l'est aussi mais cela restera là sauf à s'appeler Goldman, Aznavour, Barbelivien, Cabrel, ou d'autres qui sont en haut de l'affiche mais eux aussi ont un parcours à raconter qui n'est pas forcément pavé de bons souvenirs.

Il y a beaucoup d'appelés dans ce monde mais peu d'élus, c'est un peu comme dans le royaume des cieux. Mieux encore, pour participer des artistes désireux de participer aux castings doivent présenter une maquette "propre". Dans ce cas, il faut partir à la recherche des studios les moins onéreux. C'est ainsi que les "home studio" fleurissent désormais avec les nouvelles technologies mais tout cela a un coût. La passion devient difficile à assumer tant il est vrai que la réalité est flagrante. Alors la passion ce n'est qu'un rêve qui ne se réalisera que dans les rêves. Beaucoup iront de déceptions en déceptions, abandonnant ici tout esprit de créativité se disant qu'il vaut prendre une cane à pêche même si on ne sait pas pêcher. Pour sortir de l'ombre il faut aussi présenter une biographie ce qui oblige à participer à des concours, à des soirées de galas en présentant soit ses propres chansons soit des reprises de chansons. Le tout est de savoir pour quel auditoire.

Déjà une sélection dans des concours peut apporter un petit plus mais aujourd'hui il faut la grande mécanique pour avancer dans ce domaine. Cela ne veut pas dire que le vainqueur d'une course fera une grande carrière. Les sacrifices sont les mêmes pour toutes les passions. Heureusement que cela laisse au moins, pour les participants, le plaisir de leurs passions. A ce rêve s'ajoute toute la médiatisation faite à la télévision où la sollicitation des téléspectateurs est requise. Lors d'un prime time, le présentateur va demander au "public téléspectateur" de voter au moyen de sms que le participant va payer. Les prix s'affichent en bas de l'écran. C'est 0.50 euro le sms plus le prix du sms soit environ 0.65 euro, enfin disons en notre vieille monnaie française la bagatelle de 4 francs multipliés par le nombre d'appels. C'est une mane sans aucun doute destiné à combler les frais engagés pour cette série parfois sans suspense. C'est un peu aussi la Télé-Réalité. Le téléspectateur y trouve son compte mais pas toujours les artistes.

8. Créations :

Il ne suffit pas d'avoir une belle voix, d'écrire de beaux textes, de belles musiques pour que demain la vie change comme un miracle même si les médias de la Télévision vous montrent des réussites. Ces personnes qui réussissent, ce n'est qu'une minorité, un grain de sable dans cet univers trop difficile de la musique. D'ailleurs on peut aussi voir des grandes vedettes disparaître des bacs de distribution car les majors ne leur accordent plus la confiance nécessaire pour viabiliser leurs entreprises. Cela veut dire aussi, en quelques mots, que la création et l'argent n'ont jamais fait bon ménage.

Ce n'est pas de cette manière que demain la culture ou la création française sortira grandie de ces sentiers battus par tous les autres. Chaque pays a sa culture, elle s'exporte mais la plupart du temps elle est véhiculée par des soucis mercantiles au delà de toute autre considération. La création ne se situe pas uniquement dans le domaine de la musique mais elle s'étend dans les domaines artistiques comme les peintres qui prennent leur chevalet pour aller poser sur leur toile les couchers de soleil d'endroits magnifiques. Cela est également valable pour ces chorégraphes qui se sortent les tripes pour essayer d'apporter des nouveautés dans un monde "préfait' imposé par une classe différente. Sans tous ces "artistes" le monde serait différent mais il existe aujourd'hui un monde égoïste où la vie de chacun passe par le chacun pour soi et dieu pour le reste, autant encore que l'on ne soit pas athée, ou dans ce cas on dirait : "à la volonté du temps".

La création est un droit moral reconnu par la sacem pour les oeuvres musiques ou textes, et reconnu également par des sociétés de gens de lettres s'il s'agit d'écritures de livres, ou par la spadem s'il s'agit de tableaux (la liste n'est pas exhaustive). Le monde actuel est un monde très difficile où les réalités font réfléchir. La terre se déchaîne dans tous les pays du monde, la guerre sévit dans beaucoup de pays et l'on assiste "passifs" à ces événements. Telle une autruche, beaucoup se mettent la tête sous le sable pour laisser passer les tempêtes, au sens propre comme au sens figuré. La censure existait encore il n'y a pas si longtemps en France où des artistes se voyaient interdire des textes parce qu'ils disaient la vérité. Mais cette censure existe toujours dans la réalité car elle se fait au niveau de la sélection effectuée par les médias relayant ainsi le pouvoir des décideurs.

La France est un pays de libertés mais la culture s'effrite avec le temps. Il n'y a pas que la culture mais tout un savoir faire. Les idées sont copiées et reproduites ailleurs de même que les produits. Alors un artiste peut très bien rimer "création" avec "déception". Autant pour lui de se décider à acheter une canne à pêche pour passer son temps et aller pêcher sur les lacs glacés de l'antartique où rien ne se passe. La créativité est tuée dans l'oeuf et les novations deviendront de plus en plus inexistantes dans les pays industrialisés au profit des pays en voie de développement. Qui dit "créations" dit obligatoirement créer quelquechose de nouveau. Il est difficile de faire valoir à d'autres les concepts ou nouveautés surtout si l'âge, trop bas, entre en ligne de compte. Tous ces castings donnent davantage de déceptions que de satisfactions pour les artistes dont le talent ne manque pas parfois. La part du rêve est importante. C'est ce rêve qui fait avancer ce monde particulier où les élus sont souvent à compter sur les doigts de la main. On pourrait parfois parler de galère tant il est vrai que les chemins sont parsemés d'embûches. C'est beau de créer des costumes mais si c'est pour qu'ils prennent de la poussière dans les armoires c'est nourrir les déceptions. Le monde évolue et change mais les raisons de fond sont les mêmes.

8. Autosatisfaction :

Ce monde particulier beaucoup pour créer leur propre autosatisafaction où la part du rêve s'additionne avec celle des illusions et des déceptions.

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