Plonéour-Lanvern Carrefour du Pays Bigouden

Mettre en mémoire la mémoire de sa ville est lui permettre de n'être jamais oubliée. Armand CARVAL

KELOU MAD

1. Chapelle de Bonne Nouvelle :

Chapelle de Bonne Nouvelle

La Chapelle de Kélou Mad, ou Bonne Nouvelle, au sud de la commune de Plonéour-Lanvern était aussi une de nos destinations mais seulement le jour du pardon où nous allions en car. Nous assistions à l'office du matin puis nous déjeunions sur l'herbe en attendantt les vêpres. Autour de la chapelle des boutiques où les confiseries n'attendaient que notre venue. La chapelle a toujours eu un toit depuis que nous y allions. Il faut situer, à cet endroit, une chapelle modeste à la fin du Moyen-Age, au XVIème siècle. Comme beaucoup de chapelles, ou même d'Églises de l'époque, leur entretien était difficile et elle finira aussi par tomber en ruines. Durant l'année 1876, la chapelle fut reconstructuite en reprenant les éléments d'architecture, sur une surface de 13 mètres sur 7. Son orientation est sud-ouest. Comme toute chapelle, celle de Kelou Mad, est dédiée à un saint. Ici c'est Saint-Julien dont nous trouvons un quartier au même nom. En remontant les archives nous avons également une référence à Saint-Gildas, désormais c'est Notre Dame de Bonne Nouvelle. Un autel extérieur a été construit dans les années 1950 où la messe du pardon était célébrée. Une foule intense de fidèles était présente sur le placître de la chapelle. A l'époque où nous allions, cet autel était neuf. La messe du pardon était souvent "concélébrée", l'occasion pour les fidèles d'être heureux. C'est l'occasion de sortir les bannières et les statues pour un défilé autour de la chapelle. Là aussi, la chapelle possède sa fontaine.

2. L'intérieur de la chapelle de Bonne Nouvelle :

Intérieur de Bonne Nouvelle

La chapelle de Bonne Nouvelle n'est pas très grande. Comme toutes les chapelles du Pays Bigouden qui sont suivies, la décoration est très belle. Le pardon se célèbre à l'autel extérieur et les fidèles sont installés sur le placître. Il faut toujours souhaiter qu'il fasse beau. La chapelle a connu, comme toutes, les agressions du temps. Si elle est moins connue que celle de Lanvern ou de Languivoa c'est tout simplement que son histoire n'est pas la même. Elle n'est pas construite dans le même style. La chapelle de Bonne Nouvelle a appartenu aux seigneurs de Lescoulouarn, que l'on retrouve aussi à la chapelle de Languivoa. La chapelle de Bonne Nouvelle était d'abord "Saint Julien" mais la légende attachée cette chapelle fit qu'elle devient "Kelou Mad" qui veut dire "Bonne Nouvelle" en breton. De tous les coins du Pays Bigouden et du Pays de Quimper les fidèles venaient y prier surtout lorsque dans leur vie de tous les jours ils étaient sans nouvelles de leurs proches. C'était le cas pour les femmes de marins. Ceu-ci étant partis pêcher au large n'avaient pas la possibilité de donner de nouvelles autrement que de rentrer. Pour prier, les fidèles venaient à pied, les plus aisés venaient en charrettes ou même en train de Quimper, pour les plus aisés. Tous les lieux de prières ont une particularité et les fontaines qui y sont attachées l'ont aussi. Saint Gildas est aussi rattaché à cette chapelle.

3. Autel extérieur de la chapelle de Bonne Nouvelle :

Autel de Bonne Nouvelle

L'autel extérieur de la chapelle de Bonne Nouvelle a été construit dans les années 1950. Au moment du pardon l'autel est orné de fleurs. Les fidèles se placent sur le placître durant l'office. C'est l'abbé Thénéran Gouriou, recteur de Plonéour-Lanvern de 1946 à 1954 qui fit construire cet autel extérieur.

4. La fontaine de la chapelle de Bonne Nouvelle :

Fontaine de Bonne Nouvelle

L'eau a toujours fait partie des symboles de la chrétienté. Dans bien des cas certains vont se demander "qui de la chapelle qui de la fontaine" a été la première. L'eau, symbole de la purification, a toujours eu des vertus. C'était le cas pour la chapelle de Lanvern où les vertus de l'eau ont toujours été mises en avant. Tout laisse à penser que cette "eau", cette "fontaine" était présente avant la chapelle. La ferveur des fidèles les faisait descendre  quelques mètres plus bas pour aller se purifier avec cette eau dans l'espoir de guérison ou de "bonne nouvelle". Beaucoup se souviennent d'une fontaine différente, parfois perdue dans les longues herbes. En 2004, la fontaine a trouvé un nouveau visage où l'eau claire coule tout doucement dans un décor buccolique. Un petit lavoir entoure la fontaine. Au départ, comme toute fontaine, ou source, l'eau jaillit autour de la terre puis, peu à peu, les fidèles lui donnent un habillement à l'aide de pierres et de granit. Lors des pardons, toute l'assemblée des fidèles se rend à la fontaine. Dans bien des fontaines, les fidèles y déposent une pièce en faisant un voeu, espérant que leur voeu sera exaucé. Dans l'enceinte de la chapelle on y trouve un menhir datant de l'âge de pierre. Le pardon de la chapelle de Bonne Nouvelle a toujours lieu le 1er dimanche de juillet.

5. La chapelle de Bonne Nouvelle et la révolution :

Bonne Nouvelle

Lorsqu'éclate la révolution française la chapelle de Bonne Nouvelle devient un bien national. Dépossédée de ses biens elle est mise en vente. Elle est adjugée à Hippolyte CHARPENTIER, notaire royal demeurant à Tréogat, pour le compte de son beau-père, Pierre MERMET. La vente aux enchères ayant lieu le 12 frimaire de l'an III (2 décembre 1796), Pierre MERMET est le maire de Plonéour. Le 19 janvier 1789 Hyppolite CHARPENTIER épouse, à Plonéour, Marie Jeanne MERMET la fille de Pierre MERMET. Lors de la vente aux enchères, Hippolyte CHARPENTIER est notaire public à Tréogat. Tréogat était à l'époque chef lieu de canton. Hippolyte CHARPENTIER est le fils de Jacques CHARPENTIER, maire de QUIMPER notaire royal et procureur. Au niveau paroissial, Tréogat est rattaché à Plonéour, réunis en une seule paroisse et en deux communes distinctes. Le 2 février 1805, Pierre MERMET décède à Plonéour. Hippolyte CHARPENTIER a laissé les paroissiens utiliser la chapelle et a l'intention de la céder à la paroisse. Il écrit au préfet dans ce sens en 1817. A cette époque la famille MERMET et RONARC'H ne sont plus à la tête de la commune de Plonéour. Hippolyte CHARPENTIER et Marie Jeanne MERMET ont 14 enfants dont l'un est procureur à cheval des impositions directes en 1836 et un autre Marie Antoinette qui se marie à Michel Pierre RONARC'H qui sera maire de Tréogat. En 1816 Jean Alain CARVAL est nommé maire de Plonéour mais en 1848 c'est Michel QUENEUDEC, petit-fils de Pierre MERMET qui est élu maire mettant fin aux différends sur la translation du cimetière de Plonéour entre Jérôme Kernilis et Jean Ronarc'h. Certains des enfants du couple CHARPENTIER-MERMET vinrent habiter Lanvern où ils sont décédès. Leur tombe est toujours visible au cimetière de Plonéour-Lanvern.

6. La chapelle de Bonne Nouvelle et la famille Charpentier :

Bonne Nouvelle

Comme indiqué au chapitre précédent la famille CHARPENTIER acquiert la chapelle de Bonne Nouvelle en 1796 lorsque Hippolyte CHARPENTIER emporte l'enchère. Il était le seul à avoir misé. Gendre du maire, Pierre MERMET il s'installe quelque temps à Plonéour où naitront 4 de ses 14 enfants, les 10 autres sont nés à Tréogat. Il y a, au moins 2 tombes des CHARPENTIER dans le cimetière de Plonéour-Lanvern. Ces tombes ne laissent pas indifférentes lorsque l'on aperçoit le gravage des noms fait dans la pierre. Je me souviens de ces tombes depuis mon enfance car elles sont très proches des tombes de mes grands parents. Lorsque j'allais au cimetière avec ma grand-mère, je les voyais. Je ne connaissais pas de nom "Charpentier" à Plonéour-Lanvern. Pourtant leur passage a marqué l'histoire de Plonéour par le biais de la chapelle de Bonne Nouvelle. Les "CHARPENTIER" inhumés au cimetière de Plonéour-Lanvern sont toutes décédées à Lanvern. Lors de la translation du cimetière de Plonéour-Lanvern avant 1852, certaines inhumations ont été faites à Lanvern et à Languivoa. Lors du décès de Stanislas CHARPENTIER en 1859 il n'y avait plus d'inhumation à Lanvern ni à Languivoa. Les CHARPENTIER inhumés au cimetière de Plonéour-Lanvern sont 3 enfants de l'acheteur de la chapelle de Bonne Nouvelle et une petite fille qui, elle aussi, habitait Lanvern. Il y a peut-être d'autres. Ils étaient propriétaires du Manoir de Lanvern. Un descendant direct est décédé à Lanvern en 1939.

7. Tréogat et la famille Charpentier :

A. Charpentier

Hippolyte CHARPENTIER est né à Quimper en 1761 et décédé à Tréogat en 1834. Après son mariage, juste avant la révolution française, avec Marie Jeanne MERMET, fille de Pierre MERMET négociant et marchand à Plonéour, il s'installe à Plonéour puis il s'installe à Tréogat comme notaire public, suivant la profession de son père Jacques CHARPENTIER qui était notaire royal, procureur, maire de Quimper de 1781 à 1783. La durée de son mandat est courte puisqu'il décède le 20 février 1783 à Quimper. Désiré CHARPENTIER (26 décembre 1812) sera également notaire. Alexandre CHARPENTIER est né à Tréogat en 1807. Il se marie à Jeanne Marie DAOULAS de Kérity. Leurs enfants naissent à Penmarch. Caroline CHARPENTIER se marie à Plonéour-Lanvern en 1873 avec Emile POIRIER. A l'époque ses oncles et tantes sont au manoir de Lanvern. Le couple CHARPENTIER-POIRIER s'installe à Lanvern où il décèdera, elle en 1899 à 59 ans, lui en 1914 à 84 ans.

8. Plonéour-Lanvern et la famille Charpentier :

C. Charpentier

Hippolyte CHARPENTIER marquera l'histoire de Plonéour puis de Plonéour-Lanvern par l'acquisition de la chapelle de Bonne Nouvelle en 1796. Au cimetière de Plonéour-Lanvern, les 2 tombes présentes où leur nom est gravé sur les pierres tombales montrent l'importance qu'ils ont donné à cette époque. La gravage des pierres tombales est fait de la même manière à Plonéour-Lanvern ou à Tréogat. Ces pierres tombales sont les témoins de leur passage mais aussi de tout ce qu'ils ont accompli. Lorsqu'en 1859, Stanislas CHARPENTIER décède, le cimetière de Plonéour-Lanvern n'a pas 10 ans d'âge. Sa tombe se trouve près de la croix centrale. En 1812, le recteur de Plonéour revendique déjà la paroisse mais il faudra attendre quelques années avant que ce soit établi. La lettre du propriétaire au préfet constitue une étape pour cette cession avec le curé, le maire. Hippolyte CHARPENTIER et Jean Alain CARVAL maire de Plonéour se sont bien connus puisqu'en 1817 le premier indique au préfet du Finistère son intention de céder la chapelle de Bonne Nouvelle au patrimoine paroissial de Plonéour. Ce même préfet venait de nommer Jean-Alain CARVAL maire de Plonéour et de Lanvern en 1816. Jean Alain CARVAL, maire de Plonéour réunit son conseil municipal en mars 1817 au sujet de l'acquisition du presbytère et quelques jours plus tard Hippolyte CHARPENTIER écrit au préfet pour lui faire de son intention de céder la chapelle au patrimoine paroissial. Lorsqu'en 1876, la chapelle fut reconstruite en moins de 2 mois, l'évêque de Quimper s'appelait NOUVEL mais cela n'avait rien à avoir avec le nom de la chapelle de Bonne Nouvelle.

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9. Météo de Plonéour-Lanvern sur 7 jours :

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