Débuts : Les droits d'auteurs :

Contrairement à la pensée de la plupart des personnes, un auteur ou un compositeur ne perçoit pas grand' chose par rapport à ses créations. Je voudrais apporter ici et sur mon site la réalité avant que la création ne meure faute d'avoir eu les remèdes.

Le Président de la République a promis dans son catalogue de candidat d'aller jusqu'au bout de cette réflexion et même au delà concernant les téléchargements illégaux.

Je ne cache pas que Nicolas Sarkozy s'attaque à un grand morceau d'autant que ce problème ne date pas d'aujourd'hui. J'avais déjà soulevé ce problème à la SACEM en 1999 mais depuis les choses n'ont pas beaucoup changé. Je pourrai faire une comparaison avec le dopage que l'on voit dans le sport. Plus on lutte contre et plus il y a des dopés. Ici c'est pareil. Je reviendrai dans un autre article sur le gros problème posé par ces téléchargements mais d'abord il y a lieu de vous faire savoir à tous comment fonctionne le système des droits d'auteurs.

Le mode de répartition est complexe car il faut tenir compte des radios, télévisions, représentations publiques etc... Les taux ne sont pas les mêmes. Au lieu d'essayer de vous abrutir avec tous ces calculs je vais exposer le sujet dans une autoproduction simple. Je prends un exemple d'une sortie de 1 000 CD autoproduits ou produits par un tiers. Le plus simple pour comprendre serait que je ne mette qu'une "composition simple" des auteurs et compositeurs sinon personne ne va rien comprendre. Imaginez le cas de figure où il y a 7 intervenants sur la déclaration voire davantage même !

En exemple, je pars sur une sortie de 1 000 CD "single". Tout le monde sait que le prix d'un single est bloqué à 3.99 euros depuis quelque temps. Les droits SDRM sont fixés à 8% pour les auteurs-compositeurs sur le prix moyen de vente. Qu'allons nous prendre comme chiffre à déclarer ? 4 euros pour arrondir les calculs. Cela fait un chiffre total de 4 000 euros, soit pour l'ensemble des auteurs, compositeurs le montant BRUT de 320 euros.

Si l'on prend l'exemple le plus courant d'avoir 2 chansons avec 2 auteurs et 2 compositeurs donc 4 personnes, chacun aura 320/4 = 80 euros BRUT. Lorsque l'on enlève les précomptes, les frais de gestion, il en restera environ 50 euros pour chacun. C'est mieux que rien mais pas de quoi faire la fête. En encore je n'ai pas tenu compte de la présence éventuelle d'un éditeur !

A titre de comparaison si votre ordinateur a une petite panne, il vous sera demandé 60 euros de forfait de prise en charge. Le gars ne se fatigue pas.

Même si je mélange dans cet article droits et téléchargements, j'aimerais dire à tous ceux qui téléchargent combien il est difficile de sortir du néant un texte, une chanson. Alors de grâce, arrêtez ce téléchargement en masse.

Certes dans mon exemple j'ai fait simple pour ne pas vous abrutir mais j'ai feint d'oublier les arrangeurs aussi. Cela aurait pour effet de minorer les droits des autres. Certains trouveront une réponse en disant qu'en lecture des journaux, médias ou internet certains artistes se mettent plein les poches. Lorsque l'on parle de Johnny, il faut d'abord savoir qu'il n'est pas auteur ni compositeur (à ma dernière connaissance) et que ses subsides viennent de ses concerts.

Par conséquent celui qui est : auteur, compositeur et interprète à la fois a un avantage par rapport aux autres. Tout le monde ne peut pas être interprète tout comme tout le monde ne peut pas être auteur ou compositeur.

La SACEM indique pour 2006 indique que parmi les 43 650 auteurs, auteurs réalisateurs, compositeurs vivants ayant bénéficié d'un droit d'auteurs, la réalité s'établit comme ceci :

3 134 ont reçu plus de 10 000 euros
40 016 ont reçu de 20 à 10 000 euros

et le reste dont on ne parle pas, puisque le nombre doit être environ de 130 000 adhérents n'ont rien perçu du tout. Cela représente 86 350 soit les 2/3 et sur le nombre entier 2,40% ont perçu plus de 10 000 euros.

Mon attention a été attirée par le fait que certains auteurs ou compositeurs ont décidé, à l'instar des obligations qu'imposent la SACEM, de faire payer le droit d'interprétation aux interprètes en quête de textes ou de musiques. Je comprends l'attitude de ces auteurs et compositeurs même si je ne souscris pas à leurs décisions mais je pense que, quelquepart, c'est le retour de bâtons que ces auteurs et compositeurs donnent aux interprètes peu scrupuleux, eux aussi, à demander des réalisations de textes, des musiques, des orchestrations et de laisser choir les auteurs et compositeurs, de par la même occasion ne pas déclarer les oeuvres interprètées de façon régulière.

Mieux encore, certains interprètes cherchent à obtenir une "belle carte de visite" au nez et à la barbe des créateurs sans que ceux-ci reçoivent la juste récompense de leurs créations. Faire un CD à moindre coût pour un(e) interprète se fait parfois au détriment des auteurs et compositeurs. J'ai connu ces mésaventures à plusieurs reprises et je comprends aussi l'attitude des auteurs et des compositeurs.

Combien n'avons-nous pas de demandes pour l'interprétation. On réalise les textes, les musiques, les orchestrations, les mises à la tonalité et lorsque la réalisation se fait c'est 50 euros pour une sortie de 1 000 CD. Il ne faut pas oublier les FRAIS DE STUDIO, le coût de production. Lorsque le CD sort, il faut la promotion mais souvent l'interprète, ayant sa carte de visite en mains monnaye ses prestations à un autre prix que 50 euros.

C'est là où le bâts blesse car l'interprète retire bénéfices de ses prestations et l'auteur et le compositeur regarde... passer le train. Avec Internet ce sera encore pire. Qu'importe les décisions qui peuvent être prises "en amont" rien ne fera changer les choses. Si l'on veut demain sauvegarder les créateurs et la culture française, il est temps de se ressaisir tous ensemble. Au delà des mots et des promesses, il y a lieu de s'inquiéter.

Il faut aussi que le public comprenne qu'il n'y a pas lieu de comparer les grandes stars comme Johnny, Bruel, Obispo, Goldmann, Barbelivien, Florence qui ne demeurent qu'un infime iceberg dans ce monde difficile du show business.

J'ai questionné la SACEM à ce sujet. Il existe, peut-être, un vide juridique dans tout cela. Ils n'ont pas de réponse pour l'instant à ce phénomène qui pourrait se généraliser. Cette attitude pouvant être assimilée à une condition contractuelle ou à une participation aux frais de mise en oeuvre. Il faut noter aussi qu'un interprète qui n'écrit pas (ni texte ni musique) n'est pas connu de la SACEM mais de l'ADAMI.

J'ai eu à connaître la mésaventure et je comprends fort bien l'attitude des auteurs, compositeurs et musiciens même si je ne la trouve pas en phase avec les éléments statutaires de la SACEM. Avec le numérique cela ne va-t-il pas changé et la LEN (Loi sur l'économie numérique) est-elle en mesure d'éradiquer le problème ? Alors à tous ceux qui pensent que les auteurs ou compositeurs perçoivent beaucoup sont complètement dans l'erreur.

J'ai toujours écrit pour le plaisir et c'est sans doute pour cette raison que j'ai autant écrit. A 20 ans, je pouvais arrêter car j'avais écrit plus de 600 chansons, paroles et musiques. Elles n'ont peut-être de valeur que pour moi ou, comme je le dis souvent, elles ne font rire que moi (et encore).

A tous ceux qui lisent ces lignes, il n'y a pas de comparaison à faire entre les textes des uns ou des autres. Pour moi, un texte ou musique d'un auteur ou compositeur "connu ou inconnu" a la même valeur car cette propriété artistique et littéraire est un droit INALIENABLE. Ce droit est égal à tous.

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