La
plupart des gens ont une fausse idée sur le fonctionnement
de la musique notamment au niveau des droits d'auteurs. La sacem
est
là pour protéger les droits d'auteurs. Tout auteur
ou compositeur qui adhère à la sacem donne la gestion
de son répertoire à la société des auteurs,
compositeurs et éditeurs de musique. Pour qu'un auteur ou
compositeur puisse obtenir quelques royalties il faut que les phonogrammes
soient vendus à des quantités importantes ou que la
chanson passe à la télévision ou sur les radios
de façon quasi permanente. Inutile de dire ou de penser qu'avec
un CD de quelques exemplaires un auteur ou compositeur a tourné
la roue de la fortune. Comme le disait si simplement un directeur
de la sacem, il faut presque vendre des trains entiers pour y vivre,
sinon cela peut seulement payer une place de cinéma.
Le système
actuel des répartitions a été élaboré
par la sacem. Il peut, évidemment, comprendre quelques lacunes
mais les bases sont ainsi et il n'est pas possible d'y déroger.
Depuis quelques mois les prix des CD ont chuté. Un single
se vend à 4.00 € et un album aux alentours de 10 €.
Il s'agit bien entendu des prix TTC. Il faut donc enlever une TVA
de 19.60% puisque le taux normal perdure sur ce produit. Les auteurs
et compositeurs ont demandé une tva à 5.50%, ce n'est
pas le cas pour l'instant et peut-être jamais. Lorsque l'on
sait qu'au niveau des droits l'éditeur prend à lui
la moitié, il ne reste que la moitié à partager
entre tous les auteurs et tous les compositeurs. En prenant un single
à 4 euros sur un taux de 8% à diviser par 2 d'abord
soit 0.16 €, ensuite il faut diviser par le nombre de parts.
S'il y a 2 auteurs et 2 compositeurs, cela fera 0.04 €. Alors
si le CD se vend à 1000 exemplaires cela fera effectivement
40 € brut soit 30 € nets vite fait même si c'est un
peu moins. Autant dire que le jeu n'en vaut pas la chandelle. Et
si le CD est une autoproduction il faut d'abord vendre les 1000,
ce qui n'est pas évident. A noter qu'un auteur ou compositeur
ne perçoit rien autrement. Quant aux fameuses feuilles de
déclaration sacem demandant le programme exécuté
lors d'un bal, d'une kermesse ou d'une fête, ce n'est pas
la présence d'une ou deux chansons sur une feuille qui va
générer quelque droit à l'auteur. La sacem
va percevoir les droits auprès des organisateurs mais cela
n'ira pas chercher loin. A noter que la sacem ne verse pas de droits
au dessous de 7.50 €. Si l'interprète est en même
temps l'auteur ou le compositeur il fera noter à l'organisateur
ses titres mais il faudra qu'il en fasse beaucoup pour que quelques
droits tombent. L'interprète trouvera dans son cachet une
compensation mais s'il n'est l'auteur ou le compositeur, ces derniers
ne verront jamais rien. Alors tous ces artistes autoproduits qui
ne chantent pas ne perçoivent rien mais déboursent
plutôt pour montrer leurs oeuvres sans oublier tous les autres
frais. Comme quoi la passion n'a parfois pas de limites.
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