C'était un 25 Décembre que j'ai écrit ma première chanson. Depuis j'ai écrit plus de 3900 chansons sans devenir célèbre. Cependant cela m'a permis de rencontrer mon idole Enrico Macias ainsi que ma femme sans qui je n'aurai peut-être pas connu Enrico de la même façon.

Si la CULTURE est tout ce qu'il reste quand on a tout oublié, il ne demeure pas moins que nous, les solaires, devons pérenniser cette culture partout dans le monde.

 

LE TRANSFERT DES DONNÉES

En procédant à l'adoption de l'amendement sur les droits d'auteurs, les parlementaires français ne sont pas allés dans le sens que tous les créateurs français désirent depuis toujours. Déjà les créateurs ne perçoivent pas ce qu'il leur revient lorsqu'ils créent des oeuvres alors autant dire qu'avec cet amendement c'est un peu le "chant du cygne" pour la création française. En se basant sur une "licence unique globale" par internaute cela revient un peu à dire que l'on pourrait payer une somme forfaitaire annuelle pour se fournir dans son hypermarché habituel. Il y a lieu de penser que cela ne durerait pas très longtemps. Pourtant il est plus facile d'approvisionner un linéaire de supermarchés que de créer des oeuvres de l'esprit. Au niveau des droits il reste un long chemin à parcourir pour favoriser l'expansion de la culture française. Hélas, plus nous avançons dans le temps et plus le fossé se creuse car personne n'ose prendre à bras le corps les réels problèmes. Si les parlementaires ont légiféré dans ce sens, c'est aussi sans connaître tous les fondements du sujet laissant libre accès aux habitués des transferts de données. Pis encore, la législation n'étant pas la même dans tous les pays du monde, concernant les droits d'auteurs, les fichiers seront transférés par la voie des airs sans aucun problème. Cela fera disparaître un bon nombre de créateurs qui se satisfaisaient de petites productions. Demain ils n'auront plus le courage d'écrire d'autres textes, d'autres musiques sauf peut-être pour se faire plaisir. Avec les moyens techniques actuels il sera toujours possible de meubler les plages d'antennes car la musique est un langage universel. Il existe aussi d'autres problèmes que beaucoup ne veulent pas soulever au risque de blesser d'autres. Il ne faut pas croire que demain les grands créateurs français vont s'arrêter en si bon chemin car les fenêtres sont, plus que jamais, ouvertes sur le monde. L'écran de la télévision ou de l'ordinateur leur donne, plus que jamais, la possibilité de s'exprimer au delà des frontières. Cela va dans le sens du "toujours plus". Il existe une incohérence totale dans tout ce système. Il y a lieu de mettre "tout à plat" pour changer les choses. Mais comme pour beaucoup de choses, ce n'est jamais le moment et les bonnes idées sont envoyées aux calenques grecques. Cela fait partie des fléaux de notre société. La création d'oeuvres est la pérénité de l'expression culturelle. Si elle est tuée dans l'oeuf, cela laissera la place à d'autres car cette place ne sera jamais vacante. Il y a trop d'intérêts en jeu. Le système français va-t-il amener les créateurs à laisser tout tomber ? La force du poète est sans doute plus forte mais elle risque d'être écornée à la longue lorsque des amendements de ce genre ne prennent compte de rien. Ce sont les petits qui sont en ligne de mire car les plus grands ne risquent pas grand'chose compte tenu des publicités médiatiques où leurs droits d'auteurs tombent. Si nous, les auteurs et compositeurs ne sommes pas aidés par les personnes dites "décideurs", nous n'avons plus qu'à mettre le chapeau sur la marmite et nous complaire à aller retourner les galets par temps humide en tentant de les faire sécher. L'image est forte mais c'est pourtant ainsi. Autant dire que la partie est perdue d'avance. Sans les créateurs c'est toute la diversité culturelle qui en prend un coup. Demain, il ne sera plus possible de créer si à chaque fois les oeuvres sont spoliées pour le plaisir des autres. Les taxes établies ici et là n'ont pas apporté aux ayants droits la quote part qui leur revenait du fait d'un système de répartition en décalage eu égard du temps. La technologie avance beaucoup plus vite que les décisions des sociétés d'auteurs. Le manque de cohésion entre certaines parties fait que le fossé se creuse de plus en plus chaque jour.

Ce texte a été écrit lors du vote de l'amendement par la précédente législature où les votes sont venus des 2 principaux groupes. C'était avant l'élection présidentielle. Depuis l'amendement n'a pas été appliqué car nous auteurs et compositeurs sommes tous contre la LICENCE GLOBALE où Charles Aznavour, Enrico Macias, Pierre Perret, Didier Barbelivien ont été reçus à l'Assemblée Nationale pour défendre les auteurs et compositeurs. Cela ne veut pas dire que l'idée soit abandonnée. Nous disons :

NON A LA LICENCE GLOBALE

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