Plonéour-Lanvern Carrefour du Pays Bigouden

Mettre en mémoire la mémoire de sa ville est lui permettre de n'être jamais oubliée. Armand CARVAL

PLONÉOUR-LANVERN

1. Le critérium international de Plonéour-Lanvern :

Plonéour-Lanvern

Plonéour-Lanvern reste célèbre dans le monde cycliste car son Critérium International était l'un des plus primés en Bretagne après Châteaulin. Sur ce circuit sont venus les plus grands noms du peloton international de l'époque comme Jacques Anquetil, Louison Bobet, André Darrigade, Hugo Koblet, Rudi Altig, Raymond Poulidor, Raymond Delisle, les Frères Desmet, Henri Duez, Benoni Beheyt, Emile Daems, André Le Dissez, Jean Stablinski, Jean Malléjac, Gilbert Scodeller, Jean Bobet, Roger Rivière, Gérard Saint, Corentin Sévignon. En 1962, je rencontre Raymond Poulidor que je revois très souvent par la suite. Je rencontre aussi André Darrigade, Champion du monde sur route en 1959, qui m'envoie l'un de ses maillots avec les liserets irisés. Je raconte cette anecdote dans un de mes livres. Ce critérium commence en 1949 mais ne devint qu'international un peu plus tard. En 1950, Laurent Cariou l'emporte tout comme en 1951. La course était pour les amateurs l'occasion de rivaliser avec des professionnels. Celui qui laissera la plus grosse impression sur ce circuit n'avait que 20 ans, inconnu des pelotons sauf pour avoir gagné 2 courses. Sur un circuit de 6 kilomètres à parcourir 25 fois, en 1954 sous un vent venant de la Pointe du Raz, amenant une pluie sans arrêt, Jacques Anquetil enclenche le 52x13 dans la descente sinueuse de Tyer Ar Poès, l'enroulant tel un métronome posé sur son vélo. La puissance dégagée, fait applaudir une foule médusée. Il va continuer sa chevauchée fantastique en descendant Kéravel vers Créac'h Calvic, à une allure folle. Ses poursuivants ne le reverront qu'à l'arrivée 1'30" après lui. A René Diquélou, maire, il déclare au départ : "Je suis venu pour gagner". Il l'a fait ! Ce circuit de 6 kilomètres sans réelle difficulté pour les initiés et bien entraînés permet de tourner en dessous des 8 minutes. C'est Rudi Altig, qui réalise le meilleur temps en 1960 lorsqu'il l'emporte devant Miguel Poblet et Joseph Groussard.

1949

1950

1951

1952

Jean ERUSSARD

Laurent CARIOU

Laurent CARIOU

Job MORVAN

1953

1954

1955

1956

René BEGUETTI

Jacques ANQUETIL

Gilbert SCODELLER

Job MORVAN

1957

1958

1959

1960

Miguel POBLET

Fernand PICOT

Valentin HUOT

Rudi ALTIG

1961

1962

1963

1964

Joseph THOMIN

Séamus ELLIOT

Jos WOUTERS

Frans BRANDS

1965

1966

 

 

Georges CHAPPE

Roger PINGEON

 

 

2. Des noms de professionnels qui ont marqué l'histoire du vélo :

Plonéour-Lanvern

Dans les vainqueurs du Critérium international de Plonéour-Lanvern, 2 remporteront le Tour de France. Jacques Anquetil l'emporte par 5 fois, 1957, 1961, 1962, 1963, 1964 et le dernier vainqueur l'emportera 1 fois en 1967. En 2024, il reste encore des coureurs ayant participé à ce critérium et non des moindres : André Darrigade, Champion du monde en 1959 à Zandwort, Bénoni Beyhet, champion du monde en 1963 à Renaix 3ème en 1965, Joseph Groussard, Georges Groussard. Joseph Wouters. Ce dernier passa presqu'une semaine à tourner sur le circuit pour l'emporter en 1963. Je me souviens, comme si cétait hier. Impossible de le suivre malgré un 52x14 car le coureur était affuté. Georges CHAPPE l'emporte en 1965 dès sa première année professionnelle, Jean Gainche, Henri Duez, François Hamon. Au cercle des disparus, parmi tant d'autres, Raymond Poulidor, 2ème en 1963, avec qui j'ai eu l'occasion de rouler, Jean Stablinski, Louison Bobet, Roger Rivière, Gérard Saint, Raymond Delisle 2ème en 1966, André Le Dissez, Jean Graczick, Jean Bobet, Félix Le Buhotel, Rick Van Stenbergen, Rolf Wolfshol, Ari Den Hartog.

3. Des souvenirs un peu fous :

Plonéour-Lanvern

En voyant courir ces professionnels sur le circuit de 6 kilomètres, l'envie de faire de même nous donne des fourmis dans les jambes. Sans casque ni protection, sans maillot ni cuissard adapté, combien de fois n'ai-je pas fait ces tours en tentant de les améliorer, seul ou avec des copains. Une dizaine de tours c'était 60 kilomètres. Je tournais autour de 8'30 ce qui n'était pas si mal soit un peu plus de 42 kilomètres par heure. En point de mire nous avions le temps de 7'30 réalisé par Rudi Altig en 1963 soit 47.700 kms/h. Un jour nous avons eu un rêve un peu fou : descendre au dessous des 8 minutes soit dépasser les 45 kms/h. Après s'être bien entraînés, nous tentons ce programme. Je pars le premier, réalisant un temps de 7'48" soit un peu plus de 46 de moyenne. Pas très étonné car les 5 premiers kilomètres se faisaient sur le 52x14, descendant Kéravel à 70, la côte de Créac'h Calvic avalée dans la foulée, le plat à bloc ensuite à partir de Kerfoulard on plonge dans la descente tortueuse de Tyer ar Poès qui permet l'élan jusqu'au dernier kilomètre. Il reste une montée et un faux plat montant. C'est faisable sur la grande plaque avec un 16 ou 17 dents. Face à mon résultat, et pour être équitable, nous décidons de faire tous sur mon vélo. Les temps des uns et des autres se rapprochaient au mien à quelques secondes mais tous sous les 8 minutes. André, bien affuté, pouvait réaliser un meilleur temps. Il avait du dévaler les descentes à tombeau ouvert pour se présenter en haut de l'arrivée avec un temps record. Une petite descente avant l'arrivée et à 150 mètres de la ligne, il fait un "soleil" pour une raison inexpliquée. Groggy, il se relève en sang et nous avions eu très peur. Il avait souffert, mon vélo aussi. Sans cette chute, il allait approcher le record de Rudi Altig aux alentours de 7'32. Le résultat final fut l'interdiction d'aller sur ce circuit car nous prenions trop de risques. Je n'ai pas eu les félicitations du jury en rentrant à la maison non plus. Ce fut fini de tourner autour de ce circuit. Des souvenirs un peu fous qui sont restés gravés dans ma mémoire. Réaliser un chrono de 6 kilomètres à 46 kms/h sur ce circuit était un effort bref et bien entraîné c'était réalisable. "Nous étions jeunes et inconsciants" face au danger. Mais la passion n'a parfois pas ses limites. Bien plus tard, en compagnie de mes camarades de club, nous faisons la Pointe du Van/Douarnenez sur un parcours plat. J'avais enclenché la grosse plaque et le 12 dents. Par un vent légèrement favorable je tire mes camarades à plus de 50 kms/h de moyenne. L'un d'entre eux me dira "J'ai cru rouler derrière une moto". Un effort soutenu sur un quart d'heure mais je n'étais plus aux "cales pieds" à l'inverse d'eux, mais aux pédales automatiques sauf l'un. Encore un souvenir un peu fou. Éclater un pneu, à 64 kms/h, dans la descente du mur bigouden me fait penser que si le danger fait parfois oublier la peur, il existe. Alors frein sur les descentes pour éviter un rappel au sol. Les sorties escarpées de 100 kilomètres étaient moins rapides sauf celle où j'ai roulé avec Raymond Poulidor. Sur 80 kilomètres on les réalise en moins de 2 heures à plus de 42 de moyenne. Des premières caté avec nous pour en découdre avec le plus populaire des cyclistes, lui qui a encore avec ses "cales pieds" et nous tous avec nos pédales automatiques.

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16. Météo de Plonéour-Lanvern sur 7 jours :

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